Staline et Hitler

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Sztálin és Hitler

En février, tu as donné un message disant qu'une nouvelle lumière poindra sur la terre¹ ", et juste après cela {le 5 mars 1953}, Staline est mort. Est-ce que cela indique quelque chose?

 

Ce serait vraiment un petit résultat ! La mort de Staline (malheureusement pas plus que la mort de Hitler) n'a pas changé l'état actuel du monde. Il faudrait quelque chose de plus que cela. Parce que cela, c'est comme l'assassin que l'on guillotine : au moment où on lui coupe la tête, son esprit demeure et est projeté hors de lui. C'est une formation vitale et elle va se réfugier dans l'un des spectateurs bénévoles, qui tout d'un coup se sent un instinct de criminel. Il y a beaucoup de gens comme cela, surtout de très jeunes criminels que l'on a questionnés et qui l'ont dit. La réponse fréquente est : "Ça m'a saisi quand j'ai vu guillotiner telle personne."

Alors, cela ne sert à rien, la mort de l'un ou de l'autre. Cela ne sert pas à grand-chose—ça s'en va ailleurs. Ce n'est qu'une forme. C'est comme si tu faisais quelque chose de très mal avec une certaine chemise et que tu jettes ta chemise et que tu dises : "Maintenant je ne ferai plus de mal." Tu continues avec une autre chemise !

 

Si la vie s'est convertie en mort, pourquoi ne meurt-elle pas elle-même? .

 

Parce qu'il se garde bien ! C'est très juste ce que tu dis, mais il se garde bien de s'incarner sur la terre. Et dans le monde vital il n'y a pas de mort, cela n'existe pas. C'est dans le monde matériel que cela existe, et il prend très grand soin de ne pas s'incarner.

 

¹Il s'agit d'un message adressé à la revue bengali Srinvantu:  "Let the Light of the Truth be born upon earth from to-day and for ever."

(Que la Lumière de Vérité naisse sur là terre aujourd'hui même et pour toujours.)

 

Est-ce que Staline était prédestiné à être ce qu'il était?

 

Staline? Je ne suis pas tout à fait sûre que ce soit un être humain... en ce sens que je ne pense pas qu'il avait d'être psychique. Ou il en avait peut-être un (dans toute matière, dans tout atome il y a un centre divin), mais je veux dire un être psychique conscient, formé, individualisé. Je ne le pense pas. Je crois que c'était une incarnation directe d'un être du monde vital. Et c'était cela, la grande différence entre lui et Hitler. Hitler était un homme simplement, et en tant qu'homme, c'était une tête très faible, très sentimentale — il avait une conscience comme celle d'un petit artisan (certains ont dit : un petit cordonnier), enfin un petit artisan, ou un petit maître d'école, quelque chose comme cela, une toute petite conscience, et extrêmement sentimental, ce qu'on appelle en français "fleur bleue", très faible.

Mais c'était un possédé. Il avait le caractère plutôt médiocre — il était très médiocre. C'était un médium, il était très bon médium — ça l'a pris d'ailleurs au cours de séances de spiritisme : c'est à ce moment-là qu'il a été pris de ces crises qu'on appelait épileptiques. Ce n'était pas épileptique : c'étaient des crises de possession. C'est comme cela qu'il avait cette espèce de pouvoir, qui d'ailleurs n'était pas très grand. Mais quand il voulait savoir quelque chose de cette puissance, il s'en allait dans son château là, en "méditation", et là vraiment il faisait un appel très intense à ce qu'il appelait son "dieu", son dieu suprême, qui était le Seigneur des Nations. Et tout lui apparaissait magnifique. C'était un être ... il était petit — il lui apparaissait tout cuirassé d'argent, avec un casque d'argent et une aigrette d'or! Il était "magnifique" ! Et une lumière tellement éblouissante qu'à peine les yeux pouvaient le regarder et supporter l'éclat. Naturellement il n'apparaissait pas physiquement — Hitler était un médium, il voyait. Il avait une certaine clairvoyance. Et c'était dans ces cas-là qu'il avait ses crises : il se roulai par terre, il bavait, mordait les tapis, c'était effroyable, l'état dans lequel il était. Les gens qui l'entouraient le connaissaient. Eh bien, celui-là est le "Seigneur des Nations". Et ce n'est même pas le Seigneur des Nations dans son origine, c'est une émanation du Seigneur des Nations, et une émanation très puissante.

 

S'il choisit de disparaître, ce serait une perte de force pour le Divin?

 

Quoi? Qu'est-ce que tu racontes! Disparaître où? Qu'est-ce que tu appelles disparaître?—Disparaître où? Tu connais l'histoire du Râmâyana. Qu'est-ce que Râvana a choisi? Tu connais cela? Eh bien, c'est ce qui s'appelle choisir de disparaître : c'est-à-dire qu'il n'a plus d'individualité.  

 

On ne dit pas ce qui est arrivé à Râvana après sa mort.

 

On ne dit pas cela? À moi, on me l'a dit. On dit que Râvana a choisi de disparaître dans le Suprême, et qu'il s'est complètement dissous en lui, c'est-à-dire qu'il a perdu son individualité, qu'il n'était plus un être séparé, qu'il est retourné à l'Origine—il s'est dissous dans le Suprême. Et que même avant de le faire, il avait choisi ce rôle-là, son rôle d'hostile, parce que le chemin est beaucoup plus court que pour ceux qui sont des dévots et qui obéissent. On va beaucoup plus vite, parce que, un jour, le Divin décide que ça suffit, et justement il les détruit. Il ne peut pas sortir du Divin puisque tout est divin ! Il peut perdre son individualité, c'est-à-dire se fondre, se dissoudre dans le Suprême.

  D'ailleurs rien ne disparaît, c'est la forme qui disparaît, mais les éléments, constitutifs continuent, Tout est éternel puisque tout est le Divin, et rien ne peut sortir du Divin puisque tout est divin. Mais les formes disparaissent. Et c'est par cette identification avec la forme qu'e l'on a l'impression de la mort; mais les éléments constitutifs sont éternels parce que tout est éternel. C'est la forme qui disparaît,

Alors, certains de ces êtres-là préfèrent justement être complètement dissous et disparaître totalement comme cela, dans l'infini, l'unité (c'est-à-dire qu'ils perdent leur conscience personnelle, ils n'ont plus de conscience personnelle, ils n'existent plus en tant que conscience personnelle), ils préfèrent cela plutôt que d'avoir une conscience personnelle qui se donne au Divin, et qui devienne de ce fait consciemment et personnellement immortelle. Ils aiment mieux la dissolution et la disparition personnelle que la conversion, c'est-à-dire le don de soi.

 

Pourquoi?

 

Par orgueil, je suppose. C'est toujours l'orgueil. Au fond, dès le début c'est l'orgueil — mais presque toutes les religions l'ont dit. C'est l'orgueil, c'est-à-dire une sorte de conscience de son pouvoir et de son importance,

 

Vous avez dit que ces quatre émanations étaient des portions du Suprême. Alors comment peuvent-elles avoir une autre conscience que lui?

 

Autre conscience? Mais il n'y a pas d'autre conscience! Le principe même de l'émanation, c'est une objectivation d'une partie de soi qui garde en potentialité les qualités de l'émanateur. Mais si cette émanation est faite (comme elles ont été faites) avec une volonté de liberté de choix, comme je l'ai dit, ces émanations peuvent ou bien suivre cette liberté et cette indépendance,

  ou bien continuer à garder la connexion avec l'émanateur, puisque c'est une liberté de choix. Cette puissance et cette force qu'ils contiennent en eux-mêmes est tout à fait suffisante pour leur donner l'impression de leur importance et de leur puissance. S'ils choisissent de ne pas rester en rapport volontaire, en rapport de soumission au Suprême, s'ils choisissent de se servir de la quantité de puissance et de conscience: et de force qu'ils contiennent en eux-mêmes pour faire ce qu'ils ont à faire d'une façon indépendante, de ce fait même ils se coupent de leur origine 

—mais cela n'empêche que les éléments constituants de leur être sont des éléments qui appartenaient à l'origine. Et c'est pour cela que, même si volontairement ils se coupent, il y a tout au fond de la conscience un lien qui est indestructible, C'est le lien de l'identité. Mais dans la manifestation extérieure, comme ils ont été émanés avec cette qualité essentielle de liberté de choix, eh bien, ils sont libres, de choisir de faire ceci ou de faire cela. .C'est pour cela que, même dans le pire criminel, il y a au fond de lui, quelque part, la lumière divine. Je pense que vous avez lu ce passage de Vivékânanda où il dit qu'il faut dire au criminel : "Éveille-toi (je ne sais pas les mots exacts), éveille-toi, être de lumière, et resplendis!"

Tout à l'heure, quand je vous ai dit que je vous raconterai l'histoire comme on la raconte à des enfants, c'est justement parce que je l'ai racontée comme si c'était une histoire matérielle. Et alors, racontée comme cela, cela devient une histoire d'enfant. Mais il faut voir ces choses-là dans leur domaine, qui est un domaine spirituel et non un domaine matériel, Ce n'est pas comme ce qui se passerait ici.

Mais d'ailleurs, si! Ce qui se passe ici est symboliquement la même chose, en ce sens que l'enfant qui naît n'est pas autre chose qu'un morceau de sa mère, même matériellement, tout à fait matériellement, puisque pendant à peu près....

   — d'une façon totale pendant quelques heures, deux jours environ, et d'une façon diminuée mais encore très sensible, pendant au moins deux mois — ce lien de substance est tellement grand que cela se sent comme vraiment une prolongation physique matérielle de soi mais en dehors de soi. Ça, c'est l'élément de l'émanation.   Eh bien, ceci n'empêche que les enfants, quand ils grandissent, deviennent tout à fait indépendants de leurs parents et quelquefois extrêmement différents, mais à l'origine, au départ, c'est la même chose. C'est simplement la même matière, absolument la même, simplement extériorisée, c'est tout.

Et pour les émanations, c'est le même phénomène, mais au lieu d'être sur un plan matériel, c'est sur le plan spirituel le plus élevé. Et ce qui se passe ici est un symbole de ce qui se passe là-haut.

Eh bien, il ne vous vient jamais à l'esprit de dire : "Comment se fait-il que cet enfant, qui a une mère ou un père qui sont si bons, si justes, si généreux, si véridiques, comment se fait-il qu'il soit un tel brigand?" On peut s'étonner, mais cela ne paraît pas une chose impossible. Eh bien, c'est la même chose. Au fond, tout dépend de la constitution interne de l'être. Il n'y a pas deux êtres qui soient semblables; il n'y a pas deux constitutions qui soient semblables. Et tout dépend de l'organisation interne, de l'organisation intégrale de l'être, de l'ordre dans lequel les éléments sont organisés et quelle est leur relation intérieure — de même que la forme extérieure diffère parce que les cellules ne sont pas organisées de la même façon. Mais comme c'est un phénomène que vous voyez constamment» au milieu duquel vous êtes nés, que vous voyez tous les jours, cela vous paraît tout naturel. Mais c'est la même chose. Il vous paraît tout à fait naturel qu'un enfant soit différent de sa mère, de son père, pourtant c'est la même chose.

  Et dans une émanation du Suprême, d'abord une partie est nécessairement différente du tout bien qu'elle puisse contenir potentiellement le tout, mais le tout n'est pas exprimé.   Et comme le tout n'est pas exprimé, c'est forcément différent du tout, parce que l'organisation interne est différente. Voilà, je crois que cela suffit.

Nous avons presque abordé la philosophie.

Au revoir, mes enfants.  

ref.

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