"Je veux ce que Tu veux"
Cet Entretien est basé sur le chapitre I de Les Bases du Yoga, "Calme, Paix, Équanimité".
It is good for the physical to be more and more conscious, but it should not be overpowered by these ordinary human reactions of which it becomes aware or badly affected or upset by them. A strong equality and mastery and detachment must come, in the nerves and body as in the mind, which will enable the physical to know and contact these things without feeling any disturbance; it should know and be conscious and reject and throw away the pressure of the movements in the atmosphere, not merely feel them and suffer.
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Douce Mère, comment rendre une résolution très ferme ?
Vouloir qu'elle soit très ferme ! (rires)
Non, mais ça a l'air d'une plaisanterie... c'est tout à fait vrai ! On ne veut pas vraiment. C'est un manque de sincérité. Si on regarde sincèrement, on verra que l'on a décidé que ce serait comme ça, et puis, en dessous il y a quelque chose qui n'a pas décidé du tout, et qui attend la seconde d'hésitation pour se précipiter. Si on est sincère, si on est sincère et qu'on attrape par l'oreille la partie qui juste se cache, attend, ne se montre pas, et sait qu'il y aura une seconde d'indécision dans laquelle cela se précipite, et cela vous fait faire la chose que vous avez décidé de ne pas faire...
Mais si vous voulez vraiment, rien au monde ne peut vous empêcher de faire ce que vous voulez. C'est parce qu'on ne sait pas vouloir. C'est parce qu'on est divisé dans sa volonté. Si l'on n'est pas divisé dans sa volonté, je dis : rien, personne au monde ne peut vous faire changer de volonté.
Mais on ne sait pas vouloir. En fait, on ne veut même pas. Ce sont des velléités : "Tiens, c'est comme ça... On aimerait bien que ce soit comme ça... Oui, ce serait mieux que ce soit comme ça... Oui, ce serait préférable que ce soit comme ça." Mais ça, ce n'est pas vouloir. Et toujours, là, derrière, caché quelque part dans un coin du cerveau, il y a quelque chose qui regarde et qui dit : "Oh, pourquoi vouloir ça ? Après tout on peut aussi bien , vouloir le contraire." Et essayer, n'est-ce pas. Pas comme ça, qui ^ attend... Mais on peut toujours trouver mille excuses pour faire le contraire. Et il surfit, juste, hein, un tout petit fléchissement... pftt... ça se précipite, et ça y est. Mais si on veut, si on sait vraiment que c'est ça, et si on veut vraiment que ce soit ça, si on est soi-même entièrement concentré dans la volonté, je dis : il n'y a rien au monde qui puisse vous empêcher de le faire. De le faire... ou que vous soyez obligé de le faire, cela dépend de ce que c'est.
On veut. Oui, on veut, comme ça (gestes), on veut : "Oui, oui, ce serait mieux que ce soit comme ça. Oui, ce serait plus joli aussi, plus élégant..." Mais, après tout, on est un être faible, n'est-ce pas ? Et puis on peut toujours mettre la faute sur autre chose : "C'est l'influence qui vient du dehors, c'est toutes sortes de circonstances."
Le souffle a passé, n'est-ce pas, on ne sait pas... quelque chose... un moment d'inconscience... "Oh, j'étais inconscient." On est inconscient parce qu'on n'accepte pas... Et tout ça, c'est parce qu'on ne sait pas vouloir.
Apprendre à vouloir est une chose très importante. Et pour vouloir vraiment, il faut unifier son être. Au fond, pour être un être, il faut d'abord s'unifier. Si l'on est tiré par des tendances absolument contraires, si l'on passe les trois quarts de sa vie à être inconscient de soi-même, et des raisons pour lesquelles on fait les choses, est-ce qu'on est un être ? On n'existe pas. On est une masse d'influences, de mouvements, de forces, d'actions, de réactions. Mais on n'est pas un être. On commence à être un être quand on commence à avoir une volonté. Et l'on ne peut avoir une volonté que si l'on est unifié.
Et quand vous aurez une volonté, alors vous pourrez dire, vous pourrez dire au Divin : "Je veux ce que Tu veux", mais pas avant. Parce que pour vouloir ce que le Divin veut, il faut avoir une volonté, autrement, on ne veut rien du tout. On voudrait. On voudrait bien. On voudrait bien vouloir ce que le Divin veut faire. On n'a pas de volonté à Lui donner à Son service. Quelque chose comme ça, gélatineux, comme des méduses... là... une masse de bonnes volontés — et je mets les choses au mieux, j'oublie les mauvaises volontés —, une masse de bonnes volontés semi-conscientes, et fluctuantes...
Ah, c'est tout, mes enfants. Cela suffit pour aujourd'hui. Voilà.
Mettez seulement cela en pratique ; un petit peu de ce que j'ai dit, pas tout, hein, un tout petit peu. Voilà.
CWM vol 06, Le 29 septembre 1954