21 janvier 1962
Mčre
l'Agenda
(La conversation suivante a eu pour point de départ un aphorisme de Sri Aurobindo:)
70 – Examine-toi sans pitié, alors tu seras plus charitable et plus compatissant pour les autres.
Trčs bien! (Mčre rit) C'est trčs bien.
C'est trčs bon pour tout le monde, non?
Surtout pour les gens qui se croient trčs supérieurs.
Mais vraiment, ça correspond ŕ quelque chose de trčs profond.
Justement, c'est une expérience que j'ai depuis quelques jours et qui est comme arrivée ŕ son apogée depuis avant-hier, et une vision d'ensemble au point de vue terrestre, ce matin.
C'est presque comme un renversement d'attitude.
Au fond, les hommes se sont toujours pris pour des espčces de victimes harcelées par les forces adverses, et ceux qui sont courageux se battent, les autres se lamentent. Mais de plus en plus, il y a eu une vision trčs concrčte du rôle que jouent les forces adverses dans la création, de leur nécessité pour ainsi dire absolue pour qu'il puisse y avoir le progrčs nécessaire afin que la création redevienne son Origine. Et la vision si claire qu'au lieu de demander la conversion ou l'abolition des forces adverses, c'est sa propre transformation qu'il faut accomplir, pour laquelle il faut prier, qu'il faut effectuer.
Ceci, au point de vue terrestre, je ne me place pas au point de vue individuel; le point de vue individuel, on le sait, n'est-ce pas, c'est au point de vue terrestre.
Et c'était la vision, tout d'un coup, de toutes les erreurs, de toutes les incompréhensions, de toutes les ignorances, de toutes les obscurités, et, pire que cela, de toutes les mauvaises volontés de la conscience terrestre, qui se sont senties responsables de la prolongation de ces ętres et de ces forces adverses, et qui les ont offertes dans une grande – plus qu'aspiration, une sorte d'holocauste, pour que les forces adverses puissent disparaître, qu'elles n'aient plus de raison d'ętre, qu'elles ne soient plus lŕ comme des indicatrices de tout ce qui doit changer.
Elles étaient rendues obligatoires par toutes ces choses qui étaient des négations de la vie divine; et ce mouvement de la conscience terrestre au Supręme, l'offrande de toutes ces choses avec une intensité extraordinaire, était comme un rachat pour que ces forces adverses puissent disparaître.
C'était une expérience trčs intense. Elle s'est cristallisée autour d'un petit noyau d'expériences trop personnelles pour que ça puisse se raconter (je veux dire que je ne suis pas seule en cause), mais qui se traduisait comme cela: «Prends toutes les fautes que j'ai commises, prends toutes ces fautes, accepte-les, efface-les, pour que ces forces puissent disparaître.»
Cet aphorisme, c'est ça ŕ l'autre bout, c'est ça dans son essence. Tant qu'une conscience humaine aura en elle la possibilité de sentir, d'agir ou de penser ou d'ętre contrairement au grand Devenir divin, il est impossible d'en blâmer un autre; il est impossible de blâmer les forces adverses, qui sont maintenues dans la création comme le moyen de vous faire voir et sentir tout le chemin qui est ŕ faire.
(silence)
C'était comme un souvenir1 – un souvenir qui est éternellement présent – de cette Conscience d'Amour supręme que le Seigneur a émanée sur la terre, dans la terre – dans la terre – pour la ramener ŕ Lui, et c'était vraiment la descente dans la Négation divine la plus totale de l'essence męme de la Nature divine, par conséquent l'abandon de l'état divin pour accepter l'obscurité terrestre, afin de ramener la Terre ŕ l'état divin. Et ŕ moins que ce ne soit Ça, cet Amour supręme, qui devienne tout puissamment conscient ici, sur la Terre, le retour ne pourra jamais ętre définitif.
C'était aprčs la vision du grand Devenir divin;2 je me disais: «Puisque ce monde est progressif, puisqu'il devient de plus en plus le Divin, est-ce qu'il n'y aura pas toujours ce sentiment, si profondément douloureux, de la chose qui n'est pas divine, de l'état qui n'est pas divin par rapport ŕ celui qui doit devenir; est-ce qu'il n'y aura pas toujours ce que l'on appelle des «forces adverses», c'est-ŕ-dire quelque chose qui ne suit pas harmonieusement le mouvement?» Alors la réponse est venue, la vision de Ça est venue: «Non, c'est justement le moment de cette Possibilité-lŕ qui est proche, le moment de la manifestation de cette essence d'Amour parfait qui peut transformer cette inconscience, cette ignorance et cette mauvaise volonté qui en est la conséquence, en une progression lumineuse, joyeuse, toute progressive, toute comprehensive, assoiffée de perfection.»
C'était trčs concret.
Et ça correspond ŕ un état oů l'on s'identifie si parfaitement ŕ tout ce qui est, qu'on devient tout ce qui est anti-divin, d'une façon concrčte, et qu'on peut l'offrir – qu'on peut l'offrir, qu'on peut vraiment le transformer par l'offrande.
Au fond, dans les hommes, c'est cette espčce de volonté de pureté, de Bien (qui se traduit dans la mentalité ordinaire par le besoin d'ętre vertueux) qui est le grand obstacle au vrai don de soi. C'est ŕ l'origine du Mensonge, et surtout c'est la source męme de l'hypocrisie: le refus d'accepter de prendre sur soi sa part du fardeau des difficultés. Et c'est cela que Sri Aurobindo a touché dans cet aphorisme, tout droit, d'une façon trčs simple.
N'essayez pas d'ętre vertueux. Voyez ŕ quel point vous ętes uni, UN avec tout ce qui est anti-divin, prenez votre part du fardeau, acceptez d'ętre, vous-męme, impur et mensonger, et, comme cela, vous pourrez prendre l'Ombre et la donner. Et dans la mesure oů vous ętes capable de la prendre et de la donner, alors les choses changeront.3
N'essayez pas d'ętre parmi les purs. Acceptez d'ętre avec ceux qui sont dans l'obscurité, et dans un amour total, donnez tout ça.
(silence)
De la minute oů ça a été vu et FAIT, le plein Pouvoir est revenu – le grand Pouvoir créateur.
(silence)
Probablement, l'expérience ne pouvait venir que parce que c'était le moment oů le don de tout cela était venu.
Ce n'est pas pour le perpétuer: c'est pour le donner.
C'est parce que le moment est venu de manifester ce Pouvoir, qui est un Pouvoir d'amour – D'AMOUR, pas seulement d'identité –, d'Amour, d'Amour parfait, qui seul peut donner.
C'était ce matin, dans une grande simplicité, mais en męme temps quelque chose de si vaste et de si tout-puissant, comme si la Mčre universelle se tournait vers le Seigneur et lui disait: «Enfin! nous sommes pręts.»
Voilŕ mon expérience de ce matin.
Tu veux dire qu'il y a eu un progrčs sur la Terre?
Oui, sur la Terre, c'est de l'histoire de la Terre qu'il s'agit.
Maintenant?
Tu sais, les «maintenant» dans ces domaines-lŕ s'étendent sur de nombreuses années, parfois. Je ne veux pas dire que ce sera instantané, ça, je ne sais pas – je ne sais pas, je le saurai probablement dans quelques jours.
Tu sais quand on entrebâille une porte et qu'on voit un tout petit peu comme ça...
Quand j'ai dit ŕ Sri Aurobindo que l'Inde était libre, c'était la męme expérience, c'était la Mčre universelle (ŕ ce qu'on pourrait appeler son point de départ), c'était lŕ, c'était Elle qui parlait – ça a mis trente-cinq ans ŕ venir sur la Terre.
Quand j'ai eu l'expérience que le moment était venu pour que la Force supramentale descende sur la Terre, j'ai suivi dans ma conscience, j'ai suivi les effets (les conséquences et les effets), mais pour une vision ordinaire c'était quelque chose d'équivalent ŕ ce qui s'est passé pour la libération de l'Inde: n'est-ce pas, c'est possible que ce soit descendu, mais, pour le moment, les effets en sont plus que voilés.
La premičre manifestation un peu tangible, c'était cette vision du bateau; alors c'est devenu plus concret, ça a changé quelque chose radicalement dans l'attitude.
Maintenant, c'est une autre étape.
(silence)
Tous ces temps derniers étaient trčs difficiles. Je vois bien que c'était pour préparer – c'était pour préparer ça. C'était pour renverser cette attitude – une attitude de lutte pour surmonter, vaincre, abolir tout ce qui est anti-divin dans la création.
C'était probablement (pas probablement, c'était certainement) nécessaire depuis le commencement jusqu'ŕ maintenant pour préparer les choses. Mais maintenant, c'est une sorte de renversement subit, comme si le moment était venu, justement pour le Principe créateur, la Force, la Force créatrice de l'univers, de dire: «Ça aussi, c'est Moi. Parce qu'il est temps que ça disparaisse. Ça aussi, c'est Moi; Je ne le traite plus comme un ennemi que Je dois rejeter, Je l'accepte comme Moi, pour qu'il devienne vraiment Moi.»
Et c'était précédé par une sorte d'angoisse: «Est-ce que, toujours, il y aura comme ça quelque chose qui, par rapport ŕ ce qui doit devenir, paraîtra toujours anti-divin?» – Non, aprčs une longue préparation, ça devient capable de se sentir divin. Et par conséquent de l'ętre.
Si on regarde extérieurement, dans le fait matériel maintenant, il y a encore beaucoup de chemin ŕ faire pour que cette manifestation nouvelle devienne une chose accomplie. Mais c'est probablement le germe de la Chose qui est lŕ maintenant, comme l'était le germe de la liberté de l'Inde, qui s'est épanoui plus tard.4
ADDENDUM
(Deux lettres de Sri Aurobindo sur la psychanalyse)
Votre pratique de la psychanalyse était une erreur. Elle a, pour le moment du moins, rendu plus compliqué et non plus facile le travail de purification. La psychanalyse de Freud est la derničre chose que l'on devrait associer au yoga. Elle prend une certaine partie de la nature, la plus obscure, la plus périlleuse, la plus malsaine – la couche sub-consciente du vital inférieur – et elle isole quelques-uns de ses phénomčnes les plus morbides en leur attribuant une action hors de toute proportion avec leur rôle véritable dans la nature. La psychologie moderne est une science dans l'enfance, ŕ la fois imprudente, tâtonnante et rudimentaire. Comme il en est de toutes les sciences dans l'enfance, cette habitude universelle du mental humain de prendre une vérité partielle ou locale, de la généraliser abusivement et de vouloir expliquer tout un domaine de la Nature selon ses étroites formules, s'en donne ŕ cśur joie ici. En outre, cette exagération de l'importance des complexes sexuels refoulés est une dangereuse fausseté; elle peut avoir une influence pernicieuse en rendant le mental et le vital non pas moins mais plus fondamentalement impurs qu'auparavant.
Il est vrai que le subliminal dans l'homme constitue la plus large part de sa nature et recčle le secret de dynamismes invisibles qui expliquent ses activités de surface. Mais la couche subconsciente du vital inférieur, qui est tout ce que semble connaître cette psychanalyse de Freud (et encore n'en connaît-elle que quelques recoins mal éclairés), n'est qu'une fraction limitée et trčs inférieure de la totalité subliminale. Le moi subliminal s'étend derričre et soutient l'ensemble de l'homme de surface; il recčle un mental plus large et plus efficace derričre le mental de surface, un vital plus vaste et plus puissant derričre le vital de surface, une conscience physique plus subtile et plus libre derričre l'existence corporelle de surface. Au-dessus de ces niveaux, il s'ouvre aux étendues supraconscientes, de męme qu'en dessous il s'ouvre aux étendues subconscientes inférieures. Si l'on veut purifier et tranformer la nature, c'est au pouvoir de ces étendues supérieures qu'il faut s'ouvrir et s'élever afin, par elles, de changer non seulement l'ętre subliminal mais l'ętre de surface. Ceci męme doit se faire avec prudence et non d'une façon prématurée et précipitée, en suivant une direction supérieure et en gardant toujours l'attitude vraie, sinon la force que l'on fait descendre risque d'ętre trop puissante pour la fragile et obscure charpente de la nature. Mais commencer par ouvrir le subconscient inférieur en risquant de soulever tout ce qui s'y trouve d'obscur et de fétide, c'est aller au devant des ennuis. D'abord, il faut fortifier et affermir le mental et le vital supérieurs en les emplissant de la lumičre et de la paix d'en haut; aprčs, on peut ouvrir le subconscient ou męme y plonger avec plus de sécurité et quelque chance de changement heureux et rapide.
Le systčme qui consiste ŕ se débarrasser des choses indésirables par anoubhava [assouvissement] peut également ętre dangereux; sur ce chemin, il est plus facile de s'empętrer davantage que d'arriver ŕ la liberté. Cette méthode s'appuie sur deux principes psychologiques bien connus. L'un, le principe d'épuisement volontaire, est valable dans certains cas, surtout quand certaines tendances naturelles ont une emprise trop forte ou une poussée trop puissante pour que l'on puisse s'en débarrasser par vichâra, c'est-ŕ-dire par le procédé de rejet et de substitution du mouvement vrai; quand ceci arrive avec excčs, le chercheur doit parfois męme retourner ŕ l'action ordinaire de la vie ordinaire et en faire l'expérience vraie avec un mental nouveau et une volonté nouvelle derričre, puis revenir ŕ la vie spirituelle une fois que l'obstacle est éliminé ou pręt ŕ ętre éliminé. Mais cette méthode d'assouvissement volontaire est toujours dangereuse, bien que parfois inévitable. Elle ne réussit que si l'ętre possčde une puissante volonté de réalisation, car l'assouvissement entraîne une forte insatisfaction et une réaction, vaďragya, et dčs lors la volonté de perfection peut ętre poussée jusque dans la partie récalcitrante de la nature.
L'autre principe de l'anoubhava est d'une application plus générale; en effet, pour rejeter quoi que ce soit hors de l'ętre, il faut d'abord en ętre conscient, avoir clairement l'expérience intérieure de son action et découvrir sa place effective dans le fonctionnement de la nature. Alors on peut agir dessus pour l'éliminer si c'est un mouvement complčtement faux, ou le transformer si c'est seulement une dégradation d'un mouvement supérieur vrai. C'est cela ou quelque chose de ce genre que tente grossičrement et abusivement, avec une connaissance rudimentaire et insuffisante, le systčme de la psychanalyse. Le procédé qui consiste ŕ soulever les mouvements inférieurs dans la pleine lumičre de la conscience afin de les connaître et de les manipuler est inévitable, car il ne peut pas y avoir de changement complet sans cela. Mais on ne peut y réussir vraiment que quand la lumičre et la force supérieures sont suffisamment actives pour surmonter plus ou moins vite la force de la tendance que l'on expose ŕ la lumičre afin de la changer. Bien des gens, sous prétexte d'anoubhava, non seulement soulčvent le mouvement adverse mais l'entretiennent de leur consentement au lieu de le rejeter, trouvent des justifications pour le prolonger ou le répéter et continuent ainsi de jouer avec lui, de caresser son retour et de l'éterniser, et, plus tard, lorsqu'ils veulent s'en débarrasser, il a une telle emprise qu'ils se trouvent impuissants et dans ses griffes; seule une lutte terrible ou une intervention de la grâce divine peuvent les libérer. Certains font cela par déformation vitale ou par perversité, d'autres par pure ignorance, mais dans le yoga comme dans la vie, l'ignorance n'est pas acceptée par la Nature comme une excuse justifiante. C'est le danger qui guette toute manipulation incorrecte des parties ignorantes de la nature; or, rien n'est plus ignorant, plus périlleux, plus irraisonné et obstiné dans ses récidives que le subconscient vital inférieur et ses mouvements. Le soulever prématurément ou incorrectement sous prétexte d'anoubhava, c'est risquer aussi d'inonder de ce magma obscur et fangeux les parties conscientes et d'empoisonner ainsi toute la nature vitale et męme mentale. Donc, toujours, il faudrait commencer par une expérience positive et non par une expérience négative, et faire descendre tant soit peu la nature divine, la lumičre, l'équanimité, la pureté, la force et le calme divins dans les parties de l'ętre conscient qui doivent ętre changées; c'est seulement quand on a fait cela suffisamment et qu'il existe une solide base positive, qu'il est prudent de soulever les éléments adverses cachés dans le subconscient afin de les détruire ou de les éliminer par la force du calme divin, de la lumičre, de l'énergie et de la connaissance divines. Męme ainsi, il subsistera toujours assez de ce magma inférieur pour se lever de lui-męme et vous donner autant d'anoubhava que vous en aurez besoin pour vous débarrasser de l'obstacle, mais, alors, il pourra ętre manipulé avec beaucoup moins de danger et sous une direction intérieure supérieure.
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Je trouve difficile de prendre vraiment au sérieux ces psychanalystes lorqu'ils tentent de scruter l'expérience spirituelle ŕ la lumičre clignotante de leur lampe de poche – encore qu'on le devrait peut-ętre, car le demi-savoir est une chose puissante et il peut ętre un grand obstacle ŕ l'émergence de la vraie Vérité. Cette nouvelle psychologie me fait l'effet d'enfants qui apprennent quelque alphabet sommaire et pas trčs adéquat, exultant d'additionner ensemble leur a-b-c-d du subconscient et le mystérieux super-ego souterrain, et qui s'imaginent que leur premier manuel des obscurs commencements (c-h-a-t = chat, a-r-b-r-e = arbre) est l'essence męme de la vraie connaissance. Ils regardent de bas en haut et expliquent les lumičres supérieures par les obscurités inférieures, mais le fondement des choses est en haut et non en bas, oupari boudhna esham. C'est le supraconscient et non le subconscient qui est le vrai fondement des choses. La signification du lotus ne se trouve pas en analysant les secrets de la boue dans laquelle il pousse ici-bas; son secret se trouve dans l'archétype céleste du lotus qui fleurit ŕ jamais dans la Lumičre d'en haut. En outre, le domaine que ces psychologues se sont choisis est maigre, obscur, limité; il faut d'abord connaître le tout avant de pouvoir connaître la partie et le plus haut avant de comprendre vraiment le plus bas. Telle est la promesse d'une psychologie plus large qui attend son heure et devant laquelle ces pauvres tâtonnements s'évanouiront comme rien.5
1 Interrogée sur le sens de ces mots, Mčre a dit: «L'état dans lequel je me trouvais était comme un souvenir, etc.»
2 Voir Agenda du 12 janvier 1962.
3 Lorsque nous avons publié partiellement cette conversation dans le Bulletin de l'Ashram, en avril 1962, Mčre nous a fait modifier (malgré nos protestations) cette phrase: au lieu de «N'essayez pas d'ętre vertueux», Elle a mis: «N'essayez pas d'avoir l'air vertueux», et Elle a ajouté: «Il y a un inconvénient. Les gens ne comprennent jamais rien, ou plutôt ils comprennent ŕ leur maničre. Ils prendraient ça pour un encouragement ŕ faire des bętises, ŕ ętre mauvais, ŕ avoir de mauvais sentiments, et ils diraient: «Nous sommes les préférés du Seigneur!»... Tu le souviens, il y a une lettre de Sri Aurobindo comme cela, ŕ des gens qui voulaient faire sortir tout ce qu'il y a de mauvais en eux – il leur a dit que ce n'était pas du tout la maničre!» (Voir en addendum deux lettres de Sri Aurobindo sur la psychanalyse.)
4 II existe un enregistrement de cette conversation.
5 Sri Aurobindo, Letters on Yoga, Cent. Ed., XXIV, 1605.