95 (C'est seulement en renonçant parfaitement au désir ou en le ...)
95 — C'est seulement en renonçant parfaitement au désir ou en le satisfaisant parfaitement que Dieu peut venir nous embrasser absolument, car dans les deux cas la condition première est remplie : le désir meurt.
95 — C'est seulement en renonçant parfaitement au désir ou en le satisfaisant parfaitement que Dieu peut venir nous embrasser absolument, car dans les deux cas la condition première est remplie : le désir meurt.
(long silence)
C'est dommage que je ne puisse pas noter toutes ces expériences qui viennent, parce que, justement, ces jours-ci et pendant toute une période, il y avait la perception très claire du fonctionnement vrai, qui est l'expression de la Volonté suprême qui se traduit spontanément, naturellement, automatiquement à travers l'instrument individuel; on pourrait même dire (parce que le mental est tranquille, il se tient tranquille) à travers le corps; et la perception du moment où cette expression de la Volonté divine est troublée, déformée — distorted — par l'introduction du désir, la vibration spéciale du désir, qui a une qualité tout à fait à elle, et qui vient pour beaucoup de raisons apparentes : ce n'est pas seulement la soif de quelque chose, le besoin de quelque chose ni l'attachement à quelque chose; cette même vibration peut être déclenchée par le fait, par exemple, que la volonté exprimée paraît être, ou en tout cas a été prise pour l'expression de la Volonté suprême, mais il y a eu confusion entre l'action immédiate, qui était évidemment l'expression de la Volonté suprême, et le résultat qui devait en découler — c'est une erreur que l'on fait très souvent. On a l'habitude de penser que quand on veut cela, c'est cela qui doit venir; parce que la vision est trop courte—trop courte et trop limitée —, au lieu d'avoir une vision d'ensemble qui ferait voir que cette vibration-là était nécessaire pour déclencher un certain nombre d'autres vibrations, et que c'est l'ensemble de tout cela qui produira un effet, qui n'est pas l'effet immédiat de la vibration émise. Je ne sais pas si c'est clair, mais c'est une expérience constante.
Et justement, pendant cette période, j'ai fait l'étude et l'observation du phénomène : comment la vibration de .désir s'ajoute à la vibration de la Volonté émise par le Suprême — pour les petits actes de tous les jours. Et avec la vision d'en haut (si l'on prend soin, n'est-ce pas, de garder la conscience de cette vision d'en haut), on voit comment cette vibration émise était exactement la vibration émise par le Suprême, mais au lieu d'obtenir le résultat immédiat que la conscience superficielle attendait, c'était pour déclencher tout un ensemble de vibrations et pour arriver à un autre résultat, plus lointain et plus complet. Je ne parle pas de grandes choses ni d'actions terrestres, je parle des toutes petites choses de la vie; par exemple, dire à quelqu'un : "Donne-moi cela", et ce quelqu'un, au lieu de donner cela, ne comprend pas et donne autre chose; alors, si l'on ne prend pas soin de garder une vision d'ensemble, il peut se produire une certaine vibration, mettons d'impatience, ou un manque de satisfaction, avec l'impression que la vibration du Seigneur n'est pas comprise et n'est pas reçue; eh bien, c'est cette petite vibration ajoutée, d'impatience, ou, en fait, d'incompréhension de ce qui arrive, cette impression d'un manque de réceptivité ou de réponse, qui est de la qualité du désir — on ne peut pas appeler cela un désir, mais c'est le même genre de vibration — et c'est cela qui vient compliquer les choses. Si on a la vision complète, exacte, on sait que le "donne-moi cela" produira autre chose que le résultat immédiat, et que cette autre chose amènera une autre chose qui est exactement celle qui doit être. Je ne sais pas si je suis claire, c'est un peu compliqué! Mais cela me donnait la clef de la différence de qualité entre la vibration de la Volonté et la vibration du désir. Et en même temps, la possibilité d'éliminer cette vibration de désir par une vision plus large et plus totale — plus large, plus totale et plus lointaine, c'est-à-dire d'un ensemble plus vaste.
Et j'insiste là-dessus, parce que cela élimine tout élément moral. Cela élimine cette notion péjorative du désir. De plus en plus, la vision élimine toutes les notions de bien, de mal, de bon, de mauvais, d'inférieur, de supérieur et tout cela; c'est seulement ce que l'on pourrait presque appeler une différence de qualité vibratoire — "qualité" donne encore l'idée d'une supériorité ou d'une infériorité, ce n'est pas qualité, ce n'est pas intensité; je ne sais pas le mot scientifique qu'ils emploient pour distinguer une vibration d'une autre, mais c'est cela.
Et alors, ce qui est remarquable, c'est que la vibration, ce que l'on pourrait appeler la qualité de la vibration qui vient du Seigneur, est constructrice — elle construit et elle est paisible et lumineuse; et cette autre vibration de désir et similaires complique, détruit et embrouille, tord les choses — les embrouille et les déforme, les tord —, et cela enlève la lumière; cela produit une grisaille, qui peut s'intensifier avec des mouvements violents allant jusqu'à des ombres très fortes. Mais même là où il n'y a pas de passion, où la passion n'intervient pas, c'est comme cela. N'est-ce pas, la réalité physique est devenue seulement un champ de vibrations qui s'entremêlent et qui, malheureusement, s'entrechoquent aussi, sont en conflit; et le choc, le conflit est un paroxysme de ce genre de trouble, de désordre et de confusion que créent certaines vibrations, au fond qui sont des vibrations d'ignorance — c'est parce que l'on ne sait pas. Ce sont des vibrations d'ignorance. Et trop petites, trop étroites, trop limitées — trop courtes. Ce n'est plus du tout le problème vu à un point de vue psychologique, ce sont seulement des vibrations.
Si l'on regarde à un point de vue psychologique... Sur le plan mental, c'est très facile; sur le plan vital, ce n'est pas très difficile; sur le plan physique, c'est un peu plus lourd, parce que cela prend l'allure de "besoins"; mais là aussi il y a eu un champ d'expériences ces jours-ci : l'étude des conceptions médicales et scientifiques de la construction du corps, de ses besoins et de ce qui lui est bon ou mauvais; et cela, réduit à son essence, revient encore à une même question de vibrations. C'était assez intéressant : il y a eu l'apparence (parce que toutes les choses telles que les voit la conscience ordinaire sont purement apparentes), il y a eu l'apparence d'un empoisonnement par la nourriture, et alors cela a été l'objet d'une étude particulière pour trouver s'il y avait un absolu dans l'empoisonnement, ou si c'était relatif, c'est-à-dire basé sur l'ignorance et la mauvaise réaction, et l'absence de la Vibration véritable. Et la conclusion était que c'est une question de proportion entre la quantité, la somme des vibrations qui appartiennent au Seigneur, et des vibrations qui appartiennent encore à l'obscurité; et suivant la proportion, cela prend l'allure de quelque chose de concret, de réel, ou de quelque chose qui peut être éliminé, c'est-à-dire qui ne résiste pas à l'influence de la vibration de Vérité. Et c'était très intéressant, parce que dès que la conscience a été avertie de la cause du trouble dans le fonctionnement du corps (n'est-ce pas, la conscience a perçu d'où cela venait, ce que c'était), immédiatement a commencé l'observation avec l'idée : "Voyons ce qui se passe." D'abord, mettre le corps dans un repos parfait avec cette certitude (qui est toujours là) que rien n'arrive que par la Volonté du Seigneur, et que l'effet aussi est la Volonté du Seigneur, toutes les conséquences sont la Volonté du Seigneur, et que, par conséquent, il faut être bien tranquille; alors le corps est bien tranquille : pas de trouble, il ne s'agite pas, pas vibrant, rien — très tranquille. Après cela, dans quelle mesure les effets sont-ils inévitables? Parce qu'une certaine quantité de matière, qui contenait un élément non favorable aux éléments du corps et à la vie du corps a été absorbée, quelle est la proportion entre les éléments favorables et les éléments défavorables, ou entre les vibrations favorables et les vibrations défavorables. Et alors, j'ai vu très clairement : la proportion diffère suivant la quantité de cellules du corps qui est sous l'influence directe, qui répond seulement à la Vibration suprême, et puis les autres qui appartiennent encore à la façon ordinaire de vibrer. Et c'était très clair, parce que l'on voyait tous les possibles, depuis la masse ordinaire qui est complètement bouleversée par cette intrusion et où il faut se battre avec tous les moyens ordinaires pour se débarrasser de l'indésirable élément, jusqu'à la totalité de la réponse cellulaire à la Force suprême, qui fait que cela ne peut avoir aucun effet; mais cela, c'est encore le rêve de demain — nous sommes en route. Et la proportion est devenue assez favorable—je ne peux pas dire toute-puissante, il s'en faut de beaucoup —, mais assez favorable, ce qui fait que les conséquences du malaise n'ont pas duré très longtemps et le dommage a été pour ainsi dire minime.
Mais toutes les expériences en ce moment, l'une après l'autre — toutes les expériences physiques, du corps — amènent à la même conclusion : tout dépend de la proportion entre les éléments qui répondent exclusivement à l'influence du Suprême, les éléments qui sont moitié-moitié, en cours de route de transformation, et les éléments qui sont encore dans le vieux processus de vibration de la Matière. Le nombre de ceux-là paraît diminuer; il paraît diminuer beaucoup, mais enfin il y en a encore assez pour produire des effets ou des réactions désagréables — des choses qui ne sont pas transformées, qui appartiennent encore à la vie ordinaire. Mais tous les problèmes — que ce soient des problèmes psychologiques, des problèmes — purement matériels, des problèmes chimiques —, tout le problème se réduit à cela : ce ne sont rien que des vibrations. Et il y a la perception de cet ensemble de vibrations et de ce que l'on pourrait appeler, d'une façon très grossière et très approximative, la différence entre les vibrations constructrices et les vibrations destructives. Nous pourrons (c'est une façon de parler, simplement) dire que toutes les vibrations qui viennent de l'Un et qui expriment l'Unité sont constructrices, et que toutes les complications de la conscience ordinaire séparatiste mènent à la destruction.
(long silence)
On dit toujours que c'est le désir qui crée les difficultés, et c'est comme cela, n'est-ce pas. Le désir peut être simplement quelque chose d'ajouté à une vibration de volonté. La volonté — quand c'est la Volonté une, la Volonté suprême qui s'exprime — est directe, immédiate, il n'y a pas d'obstacles possibles; alors tout ce qui retarde, empêche, complique, ou même fait échouer, est nécessairement le mélange du désir.
On voit cela pour tout. Par exemple, prenons un champ d'action extérieur, avec le monde extérieur, les choses extérieures. Naturellement, dire que c'est "extérieur", c'est simplement se mettre dans une position fausse mais, par exemple, on dit à quelqu'un, dans la conscience la plus haute, celle de la Vérité : "Va (je donne un exemple parmi des millions), va, vois celui-ci, dis-lui cela pour obtenir cela." Si la personne est réceptive, immobile intérieurement et surrendered, elle va, elle voit celui-ci, lui dit cela, et la chose se fait — sans aucune complication, comme cela. Si la personne a une conscience mentale active, n'a pas la foi totale et a tout le mélange de ce qu'apportent l'ego et l'Ignorance, elle voit les difficultés, elle voit les problèmes à résoudre, elle voit toutes les complications — naturellement, tout cela se produit; et alors, suivant la proportion (toujours, tout est une question de proportion), suivant la proportion, cela crée des complications, cela prend du temps, la chose est retardée, ou, un peu plus mal, elle est déformée, elle ne se produit pas exactement comme elle doit se produire, elle est changée, elle est diminuée, elle est déformée, ou, finalement, elle ne se fait pas du tout — il y a beaucoup, beaucoup de degrés, mais tout cela appartient au domaine des complications (des complications mentales) et du désir. Tandis que l'autre manière est immédiate. Des exemples de ces cas sont innombrables (de tous les cas) et aussi du cas immédiat. Alors les gens vous disent: "Oh! vous avez fait un miracle" — il n'y a pas de miracle fait : c'est comme cela que ça doit être toujours. C'est que l'intermédiaire ne s'est pas ajouté à l'action.
Je ne sais pas si c'est clair, mais enfin...
Alors, cela peut aller depuis la plus petite chose jusqu'à une action terrestre. Et il y a l'exemple, dans l'action terrestre, de choses qui ont été faites ainsi — si on a le bon intermédiaire. Personne n'a compris comment cela s'est fait, pourquoi cela s'est fait—comme cela, tout simplement, tout simplement, tout s'est arrangé. Et dans d'autres cas, pour obtenir un visa ou un permis, il faut soulever des montagnes. Alors, depuis la plus petite chose, le plus petit malaise physique, jusqu'à l'action la plus mondiale, c'est tout le même principe, tout se réduit au même principe.
4 novembre 1963